Le programme du week-end

Le programme du week-end

UTTJ : Un Tour en Terre du Jura, idéal pour le jurassien que je suis !! Ils auraient même pu rajouter un G pour Grand car j'ai opté pour la version solo sur le papier, 111km et 6300m de D+ sur 2 jours !!!

Une fois de plus cette année, comme l'année dernière j'avais coché ce week-end choc en guise d'objectif de l'année faute de me retrouver autour du Mont-Blanc sur la CCC ! Ces 2 courses successives devront normalement suffire à mes guiboles !!

Il y a d'autres raisons qui expliquent ma seconde participation à cet évènement, telles que la découverte de nouveaux paysages, se tester sur des formats relevés, retrouver les copains et notamment Laurent Plaut, membre de l'organisation qui m'héberge gentiment comme l'année dernière à quelques kilomètres du départ. Mais l'une des principales raisons, reste l'ambiance chaleureuse qui règne sur cet évènement, un super accueil, intimiste sans chichi ni blabla et géré d'une main (ou d'un pied plutôt) de maître par Sam Vernerey et toute son équipe !

Le rendez-vous est donc pris quelques mois avant, je passerai mon week-end de la fête nationale dans la capitale de la pipe et du diamant !

La prépa a été faite sérieusement, j'ai pu enchaîner les séances et le volume grâce aussi à mes séances répétées de cryothérapie, chez nos amis du froid Cryoréflex Lyon Vaise et niveau matos, je suis passé chez Greg Rrun Lyon faire les dernières emplettes quelques jours avant, me voilà donc paré pour affronter l'ogre jurassien !

Je décide donc de faire comme l'année dernière, je viendrai en train la veille, avec une arrivée prévue le vendredi soir autour des 20h et oui 5h après avoir quitté mon domicile...pas évident, la course a déjà commencé pour aller récupérer le bus, puis le métro, puis enchaîner 2 trains et finir par le bus pour me déposer à la gare de St Claude, puis rejoindre à pied le site pour retrouver Laurent, les connaissances et participer à la traditionnelle pasta party !

Une fois terminée, on file avec Laurent et Laetitia son épouse à Pratz là où ils habitent, 15 min plus tard, on arrive à destination, je reconnais les lieux, j'ai le droit au même confort 4 étoiles que l'année dernière, une chambre pour moi tout seul, le top, merci les copains !!

Le temps de décharger les affaires, préparer mon sac, ma tenue pour le lendemain et filer au lit car le réveil va sonner tôt...4h15...ça va piquer car le départ sera donné à 6h !

UTTJ très gratiné cette année !!
UTTJ très gratiné cette année !!
UTTJ très gratiné cette année !!

14 Juillet, 4h15, le réveil sonne la nuit fût courte, je file à la douche, enfile ma tenue, fais le plein des bidons puis on décolle avec Laurent.

Arrivés à 3km de St Claude environ, je me rend compte que j'ai oublié ma puce de chronométrage...oups, désolé mon Lolo il va falloir retourner à la maison...c'est chose faite, en mode Sébastien Loeb, nous voilà reparti ... on avait un peu d'avance, nous allons nous retrouver avec un léger retard sur le timing prévu ! Ouf, heureusement on arrive à bon port 20 min avant le départ, juste le temps de prendre le petit déjeuner offert par l'organisation, puis c'est l'heure du briefing et on se place pour le départ.

Cette année, l'UTTJ à l'honneur d'avoir quelques têtes d'affiches, Hayden Hawks n°3 mondial au classement ITRA juste derrière l'ultra-terrestre Kilian Jornet, Jean-Marie Thévenard, le frère de Xav', chez les filles Karine Ferry (aux nombreux titres sur les Templiers, la diagonale des fous, l'UTMB etc...), bref du beau monde dans le Jura et tant d'autres dans l'ombre des projecteurs. Nous ne sommes pas très nombreux, 181 inscrits seulement, loin des gros évènements nationaux élitistes du même week-end avec les championnats de France de trail à Montgenèvre ou encore le trail des passerelles du Monteynard, on se retrouve ici en petit comité !

L'ambiance du départ
L'ambiance du départ

L'ambiance du départ

Au micro on retrouvera l'infatigable et très sympathique Sébastien Jouanneau toujours la franche déconnade, le mot pour rire, avec des déguisements qui lui vont comme des gants !!

Puis le décompte est donné, c'est parti sur route pendant 2 bons km avec une petite descente puis une montée sur route, les jambes sont bonnes, la prépa a été faite sérieusement, mais je ne suis pas des plus frais physiquement.

Les semaines sont chargées et rythmées quand il faut jongler entre la vie de famille, le sport et la vie professionnelle, mais bon la course est longue et j'ai l'avantage de l'avoir déjà faite l'année dernière, alors je pars sur à peu près les mêmes bases avec en tête l'idée de faire un peu mieux.

Sauf que j'avais ignoré un paramètre non négligeable, le profil de la course, je ne l'ai pas étudié celui-là, alors je vais découvrir au fur et à mesure et je vais le regretter !!!

On quitte la route, en se retrouve sur une portion plate et descendante, les jambes répondent plutôt bien, la tête de course est déjà parti, je dois me situer dans les 20 premiers et j'y suis bien !

On se retrouve ensuite face à la première difficulté de la journée, une bosse en sous bois pour s'attaquer de 6km et un peu moins de 500m de D+, l'occasion de se servir des bâtons, mes nouveaux bâtons Carbone Scott, fraîchement déployés qui devraient bien m'aider aujourd'hui ! Dans la bosse, je me cale au train des concurrents, on monte tous à la même allure environ, peu de différence de niveau, j'ajuste mon sac (nouveau aussi), car je n'ai pas eu le temps de le tester avant et de l'ajuster, c'est chose faite, les flasques bougent un peu moins, c'est plus confort. J'arrive sur une féminine, que je reconnais de l'année dernière une suissesse Elodie, qui avait terminé première du solo et avec qui nous avions échangé, cette année elle est sur le relais et semble s'être envolée pour la gagne !!

39' plus tard, je passe le sommet du Mont Cinquétral, plutôt bien, place à la descente aussi pentue que ce qu'on vient de faire en montée, pas évident de lâcher les chevaux comme on dit par peur de tomber, car il faut sauter les pierres, les racines, certains s'y sont aventurés et ils l'ont payé cash. Je sent que certains poussent derrière, j'accélère un peu certains passent, d'autres temporisent, je croise Lolo qui est là pour immortaliser les instants.

Autour de moi 2 coureurs, 2 chutes sans gravité, je prends le temps de leur demander si ça va car c'est toujours impressionnant, tout va bien mais ça a dû les refroidir quand même !!!

On rejoint une portion de route que je reconnais car on vient d'y passer quelques km avant, je réalise qu'on vient de faire une boucle qui nous mène tout droit au point de départ...j'avoue avoir des doutes mais on est plusieurs coureurs et on a bien suivi les indications alors pas de raison de s'être trompé. Je m'en assure quand même en demandant à un bénévole, qui me confirme que nous sommes sur le bon chemin et que c'est normal...la faute à moi, je n'avais pas étudier le parcours !

Nous voilà donc de retour à St Claude au 1er ravito, je suis 19ème d'après les pointages (je le saurai qu'après), je prends bien le temps de me ravitailler car la journée va être longue et nous sommes qu'au début des hostilités !

Je retrouve une copine Cath Paulin de l'organisation, d'autres connaissances, l'ambiance est bonne, Cath me dit même "tu n'es pas un peu vite là..." euh non je n'ai pas l'impression, elle avait peut-être raison mais en tout ca je n'ai pas eu l'impression de m'être mis dans le rouge au contraire !!!

J'avais constaté quelques km en amont être un peu humide au niveau de ma poche gauche...quelle fût ma surprise au ravito en faisant le plein de voir que ma flasque toute neuve était abîmée et fuyait à grande eau...impossible de continuer avec ça. Je fais donc appelle à un bénévole savoir s'il n'avait pas par hasard une flasque à me prêter ou autre chose ! Il file voir à la buvette et me ramène une petite bouteille en plastique de contenance 500mL, parfait pour continuer l'aventure...un grand merci, je repars rassuré pour m'attaquer à la seconde grosse difficulté !

On repart sur une toute petite portion de route, tout va bien, puis on bifurque sur un petit sentier avec quelques marches avant de se lancer dans la bosse, la fameuse qui va nous emmener au Mont Bayart, elle fait 3,5km et un peu plus de 500m de D+ !

Pas grand chose à dire dans cette bosse, si ce n'est que le rythme est régulier, je monte plutôt bien, je me sent bien, j'ai quelques coureurs en ligne de mire mais on grimpe à peu près tous à la même allure donc difficile d'envisager de remonter du monde. Le terrain n'est pas trop technique, je pense à bien m'hydrater, il fait bon c'est plutôt agréable avec ce qui nous attend dans quelques heures !! Après 35 min me voilà au sommet de la bosse et me lance dans la descente, des descentes où il est difficile de courir franchement du fait d'un terrain escarpé, pentu parfois avec des cailloux qui dévalent la pente, bref un peu frustrant.

J'entends au loin le speaker, nous sommes au creux d'une vallée encaissée ça résonne et je me doute que c'est Seb qui doit être déguisé pour accueillir les coureurs !

Je suis juste derrière Karine Ferry, je croise Cath une nouvelle fois ainsi que Lolo, Cath un peu surprise de me voir là derrière Karine, mais je vais bien et la fraîcheur de ces gorges de l'abîme me font le plus grand bien. En effet Seb est bien là pour faire le pitre et mettre l'ambiance avec son déguisement de grenouille !! :-)

Passage au gorge de l'Abîme juste derrière Karine (2ème féminine à cet endroit)
Passage au gorge de l'Abîme juste derrière Karine (2ème féminine à cet endroit)

Passage au gorge de l'Abîme juste derrière Karine (2ème féminine à cet endroit)

C'est repartie en montée, on passe quelques marches, une passerelle au fond des gorges, puis de nouveau des marches, Karine me distance. On repart dans une bosse de plus de 8km et 630m de D+, les enchaînements de montées / descentes sont durs à encaisser mais je vais à mon rythme, pas d'affolement on est loin d'avoir fini et reste tout demain encore, mais ce qui est fait n'est plus à faire !

La bosse se passe plutôt bien, je repère quelques coureurs avec qui nous allons faire le yoyo pendant un moment, je te double, tu me redoubles etc...et au 28ème km je me laisse embarquer par le coureur de devant qui lui même a dû suivre celui de devant, puis on se retrouve perdu au milieu d'un chemin agricole, heureusement on s'en est rendu compte rapidement, on cherche notre route, on décide de revenir à la précédente rubalise et en effet on avait loupé de bifurquer sur la droite, pas très évident, ouf nous revoilà sur le bon chemin, 900m en plus, apparemment on n'est pas les seuls à l'avoir fait ! On rejoint les coureurs, on remonte quelques places, puis on arrive au sommet sur la crête du Frênois, après 4h de course et pratiquement 31km de fait et un cumul de plus de 2200m de D+, on commence à y voir plus clair. :-)

Les jambes vont bien malgré ces enchaînements, la chaleur commence à s'installer doucement. L'objectif de vite atteindre le ravito du 34km pour refaire les pleins et se restaurer !!

Je me lance donc dans la descente pour rejoindre le ravito 20 min plus tard, où pas mal de coureur commencent à sentir la chaleur aussi on est à 4h50' de course donc plutôt bien dans les temps car on peut dire que nous sommes à mi-course.

Je prends mon temps pour manger, faire le plein des flasques, au menu du comté, du bleu, des tucs, un peu de coca. Puis un coureur m'interpelle en me disant "ah mais c'est grego, le blogueur", j'avais lu ton blog une fois, c'est super etc...et on se met à discuter, ce sont 2 potes, 2 belges un de Liège, l'autre de Namur qui sont venu en France se faire un week-end choc !! Quelle coïncidence quand même, mais après tout ça sert à ça aussi de rédiger quelques articles, c'est une forme de partage de la même passion, c'est génial !

On fera donc un bout de chemin ensemble, notamment la fin de la descente et la montée d'après qui nous mènera au prochain ravito !

C'est plus motivant j'avoue, les bosses passent plus vite, surtout que la suivante on va prendre 500m de dénivelé positif sur un peu plus de 3km pour monter au point culminant de la course, le col de la Tendue. Dans la pente, un petit sentier bien carrossable en sous bois, sur lequel on croise un coureur qui commence à souffrir de crampes, on s'arrête à sa hauteur, il s'allonge l'un des 2 Belges lui fait des étirements, puis ça passera, pour continuer l'aventure.

Ces courses, sont bien différentes des formats courts, là on a l'impression d'être tous dans la même galère surtout à ce stade de la course où nous attaquons la 2ème moitié du parcours et la chaleur ne nous fera pas de cadeau, alors les organismes subissent, il va falloir gérer.

Nous arriverons ensemble quasiment au ravito du 43ème km, à Septmoncel, on est bien cuit déjà, on sent que la chaleur prend le dessus, que les organismes souffrent.

On prend la pause, on déconne un peu avec les bénévoles, ils sont top, je mange, je m'hydrate, j'ai soif de frais, de froid, je m'arrose avec l'eau d'un robinet sur place, bref je cherche au maximum à me rafraîchir car ça chauffe, on en est à 6h45' de course, on peut dire que je suis dans mes temps encore !!!

Les choses vont se gâter à partir de là !

Après avoir marqué la pause sur le banc, il faut bien repartir, en se mettant comme objectif le prochain ravito...mais pas avant 13km mais surtout 2 bosses et 2 descentes !!!

Alors je repars, peu de temps derrière les belges, qui ont bien accusé le coup aussi, d'autres coureurs sont arrivés entre temps, bien liquéfiés aussi, je pense que c'est le début de l'hécatombe !!!

Je repars motivé tout de même car les sensations ne sont pas si mal, c'est juste le ras le bol de ne pas pouvoir courir comme je voudrais tellement les descentes sont pentues et glissantes ! Elles t'entraînent à une vitesse infernale dans la pente de quoi s'envoler, alors on est beaucoup sur la retenue et on se fatigue.

La suite, en légère montée puis place à une descente de plus en plus difficile à négocier car les quadris sont bien entamés, le sentier est très étroit, on l'avait fait l'année dernière je m'en souviens, puis on rejoint en bas un chemin blanc qui permet enfin de pouvoir courir un peu.

Puis quelques hectomètres plus loin, quelle bonne surprise, une fontaine d'eau froide et potable. Une halte pour beaucoup de coureurs, je m'arrose à gogo, trempe ma casquette, me la retourne sur la tête, m'arrose les jambes car avec la chaleur et une hydratation moyenne car mes boissons sont chaudes comme la pisse, les crampes font quelques apparitions par moment.

Quel bonheur, on a plus envie de repartir, les copains Belges sont déjà passés, je m'attaque donc à la bosse qui suit, 3km et 400m de D+ et bim une de plus !

On s'y fait à force mais ça commence à tirer et il reste 20 bons km !

Je me lance dans la pente et plus j'avance moins j'avance, je sent comme une batterie qui se décharge à vue d'œil, je sent que je manque de force, j'ai sommeil, c'est la première fois que ça me fait ça, je vois quelques coureurs un peu dans le même état qui marquent des pauses au bord du sentier pour se reposer, s'hydrater, s'alimenter...j'ai peur de m'arrêter au risque de galérer à repartir, alors je continue mon chemin mais mon allure baisse, un ou deux coureurs me dépassent ils doivent se demander ce qu'il se passe, je monte en zig zag, je ne suis pas au top, je commence à voir un petit voile devant les yeux, je pense frôler l'hypo, alors pas de panique, je m'arrête à mon tour, je prends une barre Torq, m'hydrate au max même si c'est imbuvable, c'est chaud et je sers les dents, puis j'arrive péniblement à repartir pour arriver après 1h de grimpette (c'est dire comme j'ai perdu du rythme car habituellement c'est plutôt du 5 ou 6km à l'heure en montée) au sommet de ce fameux belvédère de Rocheblanche, qu'on a pris en sens inverse l'année dernière, c'est-à-dire que là, on va descendre Rocheblanche...ce n'est pas encore gagné cette histoire !

Je reconnais bien le belvédère, puis je me lance dans la descente, j'ai repris mes esprits mais qu'elle fût dure cette dernière heure j'approche des 50km en 8h25'.

La descente est très technique sur la première partie, pas mal de cailloux glissent sous nos pieds, je descend en alternant la course et la marche car c'est vraiment raide, puis j'arrive à courir quand on approche d'une zone dégagée en sous bois, plutôt agréable, je m'en souviens de l'année dernière on l'avait prise en montée !

J'arrive après 2km de descente et 30' plus tard...c'est vous dire comme je n'avance plus, en bas de cette descente infernale pour quoi faire d'après vous...et bien remonter aussi sec au crêt du Joli, une ascension encore de 5km et un peu plus de 500m de D+!

J'ai repris quelques forces, mais j'ai vraiment hâte d'arriver au ravito, le dernier pour me gaver de sucre. En grimpant je pense à du gras, un bon burger avec des frites, hum une grosse envie de faim me prend, mais je reste dans ma course, appuie sur les bâtons pour avancer comme je peux dans la pente qui se dresse devant moi.

J'ai perdu un peu mes repères sur les coureurs car ceux avec qui j'étais depuis à le début quasiment doivent être devant, ils n'ont sûrement pas dû prendre le même coup de bambou que moi malgré leur état de fatigue avancé aussi lorsque je les avaient en ligne de mire. Je regarde la montre ça n'avance pas vite et après 1h45' j'en arrive à bout, j'ai passé les 4000m de D+ et nous sommes au sommet du crêt Joli après 10h43' de course et 57km de fait...autant dire que mon chrono est dans les choux, j'ai 10km de retard par rapport à l'année dernière, le moral en prend un coup.

Maintenant, une seule idée en tête, vite arriver au ravito, vite est un bien grand mot, mais ça n'avance pas vite et les bénévoles nous annoncent les km restant ne nous motivent pas vraiment car ça me semble interminable.

Cela fait un moment que j'entends un speaker parler, mais en fait le pire ce qu'on l'entend mais on ne le voit pas...j'arrive sur une portion de route après la descente, la route qui va nous emmener au ravito enfin. J'approche, le speaker annonce notre nom et notre provenance, avec la musique qui va bien, j'avoue ça fait du bien de trouver de l'ambiance à cet endroit et je retrouve Lolo, qui me voit pas en grande forme.

Je lui dit que je suis cramé, que j'ai laissé pas mal de plumes sur ces derniers km et que j'ai besoin de sucre ! Je m'enfile 2 ou 3 verres de coca, Laurent me file une compote (merci) car ils sont en rupture sur le ravito, en profite pour prendre du salé aussi tuc, comté et je bois beaucoup d'eau aussi car j'ai une grosse sensation de soif. On retrouve ici pas mal de coureurs dans un état de fatigue très avancé, avec peu de motivation pour repartir, un coureur qui était déjà là l'année dernière en pleure dans les bras de sa femme et enfants tellement il doit être dans le dur aussi, bref vous l'aurez compris il est temps qu'on en finisse de ce chantier.

Pour ma part, je suis requinqué, mais j'ai du mal à trouver l'envie de repartir, je m'arrose avec un jet d'eau, puis après une petite demi-heure je pense je me décide à repartir car je veux arriver au bout de cette première journée, j'en suis capable en mettant complètement de côté le chrono. Il me reste 10km, si il faut mettre 2h, je les mettrai, mais je franchirai cette ligne.

Au dernier ravito, cuit rousti cuit !

Au dernier ravito, cuit rousti cuit !

Je repars donc avec les encouragements des bénévoles et de Laurent (merci), on est sur la route, puis on prend un petit chemin, je trottine doucement mais j'avance, puis dès que la pente s'élève à peine je marche, je n'ai plus de force pour faire bien mieux !

Place à une descente, où j'arrive à courir car c'est peu technique, ça me demande moins d'énergie, donc ça me permet d'avance, puis je rejoins une partie de bitume où je rencontre une dame qui me demande si ça va, je lui réponds que oui et que si elle connaît une fontaine pour me rafraîchir je suis preneur. Elle me fait savoir que oui, juste là, le robinet du cimetière, je remonte quelques mètres, puis m'arrose abondamment, je bois encore et encore, puis un coureur arrive et en fait de même.

Il me demande si j'ai monté le Crêt Joli, je lui dit que oui et lui demande pourquoi ... il me fait savoir que lui était hors délai alors les organisateurs lui on fait passer par un chemin bis pour éviter cette difficulté, comme à tant d'autres derrière, sinon ils allaient être vraiment hors délai. Ils seront donc disqualifiés, mais pourront reprendre le départ demain si ils le souhaitent avec un classement après tout le monde qui a pu passer aux barrières horaires.

Ok, pour ma part, je suis dans les temps de la course...loin de mon temps à moi mais maintenant le but est de rejoindre St Claude.

Il reste encore une petite bosse d'un km et près de 200m de D+ histoire de nous finir, puis on enchaîne avec du plat, je peux recourir puis une descente qui va nous mener tout droit dans St Claude.

Cette partie est interminable, car on zig zag dans les rues de St Claude en alternant petits coups de cul, petites descentes, avant de terminer par une petite bosse sur bitume, rejoindre l'arrière du gymnase où 2 gars sont là à m'encourager, merci à vous et m'informe que c'est la fin et qu'une bière est offerte à l'arrivée !!!!!

J'arrive à courir les derniers hectomètres, l'arche est en vue, le speaker annonce mon arrivée, puis je grimpe sur la charrette qui sert d'air d'arrivée, un petit mot au micro ma joie d'en finir mais dans la douleur, ils nous l'ont bien gratinée cette étape les organisateurs, puis place à la binouse de récup' et les bassines d'eau froide !! Le chrono s'arrête sur 13h38', 69,6 km et un peu plus de 4000 m de D+ & de D-, une sacrée journée...et dire qu'on remet ça demain !!!

L'arrivée et la récup'
L'arrivée et la récup'

L'arrivée et la récup'

Place ensuite au massage gentiment fait par 2 dames présente sur le salon, ça fait un grand bien, puis au plateau repars pour se revigorer un peu, mais je mettrai un temps fou à dîner tellement je n'avais plus d'énergie, même pour lever ma fourchette !!!

Je retrouve des coureurs, on se fait tous les remarques que la journée fût très dure, qu'il y a dû avoir de la casse et que demain ça va faire mal !

J'évite donc de trop traîner car il faut re-préparer les affaires, prendre la douche et ne pas tarder à se coucher. Avec Lolo on se paye le luxe de dévorer une glace à 22h avant d'aller au lit, que du bon !!

Place aux préparatifs pour le départ du lendemain 7h, je me refais un massage un peu plus appuyé et je file au lit car le réveil sonnera à 5h15 !

Pour les amateurs de chiffres, voici ceux de ma première journée !

Les chiffres du jour !

Les chiffres du jour !

2ème jour de l'intégrale solo

La nuit fût courte mais on va dire réparatrice !

Après une bonne douche, je peaufine les préparatifs, fait le plein des flasques (j'ai laissé ma bouteille de la veille contre une flasque à Laurent, merci) et on part de la maison vers 5h45 !

On arrive sur place, une petite heure avant le départ, le temps de prendre un bon petit déjeuner, s'échauffer un peu ou plutôt tester les jambes qui après quelques foulées répondent plutôt bien comme quoi le corps est bien fait !

Je croise quelques connaissances, il y a du monde ce matin car cette course est proposée par l'organisation comme la course du jour, un marathon ou maratrail de 44km et 2200m de D+, donc entre les relais, ceux qui viennent que pour cette course et ceux de l'intégrale solo ça fait tout de suite plus de monde que la veille !

Quand on regarde le profil de cette étape, on peut constater que c'est encore un beau chantier, mais il y a quand même quelques portions "roulantes" qui vont me permettre de pouvoir courir quand même et avancer à mon aise contrairement à la veille où l'enchaînement de montées sèches et descentes raides m'ont usé !

Et aujourd'hui un élément majeur de motivation, ma famille sera là pour m'encourager et me soutenir, un criTère de taille pour arriver au bout de cette intégrale solo 2018 !

 

Le profil du jour

Le profil du jour

On s'approche doucement de 7h, le briefing a été fait par Sam, je vais me rapprocher de la ligne pas pour faire un départ en trombes, mais surtout pour ne pas avoir trop de monde lorsque l'on va attaquer la première bosse à 2km d'ici on généralement on monte en file indienne. C'est la même que l'année dernière, je m'en souviens donc plutôt bien. 

Le décompte est donné, Hayden Hawks, Jean-Marie Thévenard, Cédric Mermet le trio gagant de la veille, ainsi que Karine Ferry, sont aux avants postes !

C'est parti sur route pendant 2 bons km avant de s'attaquer au Mont Chabrot. Sur la route, le peloton s'étire, je discute avec un coureur de la solo de la veille qui à les jambes bien raides ce matin aussi mais qui s'en est malgré tout plutôt bien sorti. La foulée n'est pas si mal, petite bosse dans St Claude, au-dessus je retrouve un copain jurassien Daniel Gorgel qui m'encourage (merci Dan'), puis je file direction les quelques marches qui se trouvent au pied du sentier.

Le Mont Chabrot, on l'avait déjà fait l'année dernière, je me souviens très bien et en quelques chiffres c'est 374m de D+ sur 1,6km !!!

Alors c'est parti, j'ai Véro Tournier, une copine du TTJ qui me revient dessus, elle est fraîche comme une fleur elle est sur le 44km, elle m'appelle, on se fait même la bise en courant ! Elle prend un peu les commandes devant, je vais suivre, puis même la dépasser quand la pente s'élève, elle sera juste derrière et moi je suis ceux de devants on monte tous à la même allure environ, on monte plutôt bien même, les montées ça ne sera pas le problème du jour, les descentes seront plus compliquées avec les quadris bien abîmés de la veille.

Un peu plus de 26 min plus tard, nous voilà au-dessus, j'ai réussi à remonter quelques coureurs, Véro est juste derrière, elle me passera sur la petite portion plate, descendante du sommet et je ne la reverrai pas (elle terminera 5ème féminine et 1ère master 2 en 6h23', bravo championne) !!

La descente se fait pas à l'allure d'un mec bien frais, mais à allure correcte quand même, je sers un peu les dents par moment quand les quadris te rappellent que tu les as maltraités la veille, mais ils s'en remettront, je n'ai pas de temps à perdre !

On repart en montée sur un peu moins de 4km pour atteindre 340m plus haut le point culminant de l'étape, le Surmontant à 1030m d'altitude. En montant, j'ai une connaissance faite la veille qui me dépasse, bien en jambe, il s'est refait la cerise de la veille aussi, il se force à monter sans les bâtons, pour les sortir le plus tard possible, bravo mec ;-)

Maintenant place à la descente, aie aie aie les cuisses, mais pas le temps de réfléchir, il faut avancer, il y a plus de monde sur les sentiers que la veille, alors ça motive aussi !

En ligne de mire, le ravito 1, km 11 tout va bien, je prends le temps de faire le plein, de manger, l'ambiance est bonne, le ravito est copieux, je croise un coureur de la veille qui a dû abandonner tellement il n'en pouvait plus, je le salue, il m'encourage c'est top cet esprit, puis je file !

Oui je n'ai pas précisé qu'au départ de la 2ème étape entre les abandons de la veille et les hors délais nous étions bien une cinquantaine de moins au départ !!!

Quelques hectomètres plus loin je croise une connaissance Nico, qui est là pour encourager sa chérie, il m'encourage, fait quelques mètres avec moi, me demande si ça va, je lui réponds que oui et je m'arrose à grande eau dans la fontaine du village, car le soleil commence à pointer son nez !

La descente se termine 3km plus bas, maintenant l'objectif prochain, c'est le ravito de Pratz, km 23, je sais que mes parents seront présents car ils se sont donnés rdv avec Lolo pour récupérer mes affaires et par la même occasion me voir. J'avoue qu'ils étaient un peu inquiets de la veille, alors ils doivent avoir hâte de me voir aussi !!

La suite sera roulante, je peux courir ça fait du bien, on ne souffre pas trop de la chaleur, comme hier la température est élevée mais on a pas mal de passage en sous bois. On va enchaîner 2 petites bosses successives qui passeront plutôt bien, pour atteindre le km 20 et un peu moins de 1200m de D+ de cumulé depuis le départ en un peu plus de 3h, pas fameux mais pas si mal !!

Reste 3km avant le ravito 2, mais avant Lolo nous a réservé sa montée sèche, la même que l'année dernière, 800m de long et 230m de D+, direction la Chapelle St Romain, ça va piquer.

Au pied de la bosse, un petit ravito eau/coca que je profite avant de me lancer dans la bosse. J'attaque, motivé à en découdre, les jambes répondent vraiment bien en côte, alors j'en profite, on est en sous bois sur un tout petit single, je remonte un ou 2 coureurs, puis un autre à mi-côte, les sensations sont vraiment bonnes, je ferai une meilleure montée que l'année dernière, plutôt bon signe.

Arrivée au-dessus, place à un peu de relance, puis la pente s'élève de nouveau jusqu'à atteindre le ravito de Pratz. A l'approche de ce dernier, j'aperçois papa qui est là à m'attendre au bord du sentier, je ne m'attendais pas à le voir ici quelques hectomètres avant le ravito, je cours plutôt bien et on se rejoint au ravito. Je me sent bien, le soleil commence à chauffer de plus en plus, ce ravito tombe à pic, j'en suis à 4h de course !

Je retrouve Laetitia la femme de Laurent en place pour prendre soin de nous, s'assurer que l'on manque de rien, je me ravitaille bien comme il faut, je rassure les parents puis repars, cette fois-ci avec comme objectif le km 33, ravito 3 mais surtout point de rencontre avec ma chérie et les enfants !

Arrivée au ravito de Pratz

Arrivée au ravito de Pratz

Je repars requinqué, la suite je la connais en partie, jusqu'au belvédère de la Scia, pour l'avoir faite l'année dernière, une bosse pas trop pentue, avec quelques portions de relances en sous bois majoritairement, qui va nous monter à 900m d'altitude un endroit où la petite famille m'avait attendu l'année dernière, ça me rappelle donc quelques souvenirs.

On débouche sur la route au sommet, les bénévoles nous encouragent, puis on reprend aussitôt un sentier, qui va nous conduire avec une alternance de coups de cul, de pierriers en montée et de descentes légères pour rejoindre par une belle route forestière où je peux allonger la foulée, au lac de Cuttura km 33 et surtout lieu de retrouvaille avec la famille.

J'avais ciblé ce site touristique pour le lac, un lieu paisible pour que la famille puisse se poser, pique-niquer, profiter de mon passage et de ma pause au ravito !

J'arrive sur place, j'aperçois sur le côté la famille, je les préviens de mon arrivée, je vois mes enfants qui courent vers moi, quel plaisir et bonheur ! Je marque le stop au ravito, c'est la série des bisous avec mes enfants et ma chérie, puis je prends le temps de me ravitailler. Sur place on retrouve le speaker Seb, déguisé en gonzesse, il me tend le micro pour mes impressions, ça va beaucoup mieux qu'hier aujourd'hui, il fait chaud mais la gestion est bonne et les jambes ne sont pas si pire malgré les 1900m de D+ de cumulé depuis le départ et les 6000m D+ depuis hier !! :-)

Après 10 bonnes minutes de pause, le speaker me le fera remarquer à plusieurs reprises que je prends bien mon temps, que je ne suis pas pressé, je confirme je ne suis plus à 2 min pour profiter de la famille qui sont venus me voir et pour ma part, suite à ma journée de la veille le chrono importe plus beaucoup !!!

Bon il faut repartir maintenant, il reste un peu plus de 10km, un coucou et on se donne rdv à St Claude d'ici 1h30-2h on va dire car il reste un bout de descente mais surtout une belle bosse encore qui nous attend.

La descente se poursuit jusqu'au km 36 puis on repart en bosse pour faire les derniers mètres de dénivelé. Celle-ci on va bien la sentir aussi, on part pour un peu plus de 3 bornes et casi 400m de D+, donc pour terminer ça calme surtout avec la chaleur qui nous tape sur le cailloux.

Je ferai cette ascension avec quelques coureurs, ça passe mieux, à mi-parcours un ravito en haut nous attend, qu'est-ce qu'il est le bienvenu, je marque un stop pour boire et m'arroser, puis repars dans la pente. On traverse des zones à découvert où le soleil tape fort et des zones en sous bois que l'on apprécie particulièrement.

Après environ 55min de grimpette, on arrive enfin au sommet du Mont d'Avignon, place à la descente, je la connais car je m'en souviens de l'année dernière, elle est agréable car on peut courir !!!

Donc c'est parti, je me lance, la foulée n'est ni aérienne ni bondissante, mais j'ai le mérite de courir à mon rythme tout de même en évitant quelques petits pièges, les km défilent, l'arrivée est proche. Je jette un coup d'œil sur la droite, la ville de St Claude, on plus qu'à un peu plus de 4km de l'arrivée ! Pendant la descente, quelle surprise de retrouver un point d'eau, 2 dames qui nous accueillent gentiment, je marque un stop car je ne peux pas refuser ces verres d'eau fraîche, puis je m'arrose ne même temps pour mieux repartir pour les 3 derniers km.

Je continue ma descente, les dernières portions de sentiers sont un peu escarpées, il faut faire preuve de vigilance, puis je rejoins le macadam de St Claude, descente au plus bas, pour mieux remonter par une pente que nous avions déjà faite le matin, mais cette fois-ci pour rejoindre l'arrivée. Je distingue au loin la famille qui m'attend, m'encourage (merci) et mes enfants (mes 2 grands car Louison un peu petite encore n'a pas suivi) font les derniers hectomètres avec moi, c'est génial, j'adore ces moments !! J'approche de l'arrivée, je croise Lolo qui est par là, il en profite pour immortaliser l'instant, puis je retrouve la famille qui m'attend derrière la ligne que je franchirai avec mes enfants pour mon plus grand bonheur et soulagement en 7h46' pour boucler ces 44km et un peu plus de 2200m de D+ !!

Je grimpe sur la charrette, le speaker m'accueille, mes enfants suivent le pas c'est top !! Passage ensuite à l'arrosage pour me rafraîchir, m'hydrater un bon coup et faire descendre la température puis place à la binouse de récup' avec mon padre !!

L'arrivée en famille
L'arrivée en famille
L'arrivée en famille
L'arrivée en famille
L'arrivée en famille

L'arrivée en famille

Je suis resté un peu pendant la remise des récompenses, on a trinqué avec Lolo pour le remercier de ce week-end choc au top puis je suis parti à la douche, l'occasion de faire le débriefing avec les mecs qui étaient là et à l'unanimité tout le monde était d'accord pour dire que l'édition 2018 était vraiment corsée, les chiffres parleront d'eux mêmes avec 58% de finishers !! 

On se souhaite une bonne récup', puis je ne traîne pas car on redescend chez mes parents pour mater la finale de la coupe du monde de foot !!!

Cette édition était vraiment très sélective, avec une première journée très difficile et une deuxième plus agréable, plus "roulante". Ce que j'ai pu reprocher sur la première journée c'est vraiment la succession de montées sèches, descentes raides, le manque de portion où tu peux courir pour soulager tes muscles mais par contre je tenais à féliciter et remercier tous les bénévoles bien coachés par Sam, qui ont été au petit soin pour nous, tout le week-end.

Merci à Laurent et Laetitia évidemment pour leur accueil chez eux, un confort 4 étoiles.

Merci à ma famille sur place et à distance pour tous les mots d'encouragements que j'ai reçu, ainsi que les copains et amis !

Je conclurai l'UTTJ en 21h24' pour un total de 114km et 6300m de D+ à la 56ème place sur les 105 finishers. Un peu déçu forcément, car je fais un peu plus de 4h de plus que l'année dernière mais c'est difficile de comparer tellement la première journée était différente.

Ce fût une expérience comme une autre, le trail long est parfois ingrat, je me suis posé la question la première journée de qu'est-ce que je fais là évidemment, nous sommes face à soi même, le corps est une formidable machine avec des hauts et des bas, mais quelque part c'est une forme d'apprentissage pour repousser ses limites, sortir de sa zone de confort et la satisfaction en est que plus grande !

Maintenant place à un peu de repos, du vélo pour changer de sport, casser la monotonie, se faire plaisir, trottiner pour entretenir et nager pour se rafraîchir, car les prochains objectifs sont sur le dernier trimestre !

Les chiffres de la 2ème journée

Les chiffres de la 2ème journée

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